Moi, Mlle Laurence ...: juin 2009

Me voici, tel que promis, prête à vous raconter l'histoire de ma naissance …

Alors voilà. Je commence en vous expliquant un peu ce qui c’est produit durant les jours qui ont devancé ma naissance…

21 avril 2009

Ma maman ainsi que mon papa vont au rendez-vous de routine chez le médecin. Tout est beau. Son col est très haut et fermé. Elle n’a eu aucune contraction depuis le début de sa grossesse et tout est parfait. Mon papa qui doit aller en Floride chez ses parents la semaine suivante demande au médecin s’il peut quitter l’esprit tranquille. Celui-ci lui répond qu’il peut même partir 2 semaines car il n’y a pas de danger même si on ne sait jamais…

Donc le 28 avril au matin ma maman va reconduire mon papa à l’aéroport et tout le long du trajet il me flatte la tête au travers de la bédaine de ma maman en me disant qu’il a très très hâte de me prendre dans ses bras. S’il avait su que je l’écouterais à ce point et que je le prendrais au sérieux …

Mon papa s’envole donc pour une semaine pour la Floride…

Durant l’absence de mon papa, ma grand-maman Bigué a décidé de venir prendre soins de sa fille au cas ou quelque chose se produirait (un feeling de maman faut croire). Ma maman n’étant pas tout à fait emballé fini quand même par accepter son offre. Pour elle, elle n’était qu’à 32 semaines et en pleine forme donc aucune raison de s’inquiéter outre mesure.
Les jours suivants nous prouveront pourtant le contraire.

Donc c’est avec beaucoup d’insouciance que ma maman passa la semaine à faire son petit train-train quotidien et à profiter de ses temps libres pour compléter les achats pour ma venue.

Tout va pour le mieux et rien ne laisse prédire ce qui va suivre …

3 mai 2009 05h11 du matin

Paisiblement endormie ma maman se réveille en sursaut car son lit est devenu tout mouillé en quelques secondes. Elle se dirige donc vers la salle de bain croyant avoir un problème d’incontinence urinaire (quand on ne sait pas c’est quoi ni que ça peut arriver aussitôt on a l’imagination fertile). Elle perd du liquide en énorme quantité. Elle réveille donc ma grand-maman et lui explique la situation. Celle-ci lui dit d’appeler immédiatement la maternité.
Après avoir expliqué la situation, l’infirmière de garde lui dit de venir tout de suite à la maternité et d’apporter sa valise car elle ne sortirait probablement pas de l’hôpital Le Gardeur bientôt.
D’un calme surprenant ma maman quitte la maison pour la maternité en compagnie de ma grand-maman. Probablement que ma maman est toujours convaincue de son incontinence urinaire ce qui expliquerait son calme anormal dans ce genre de situation.

Arrivé à l’hôpital à 5h45. On examine ma maman et l’on lui explique qu’elle vient de crever ses eaux ! Déjà ??? Pourtant elle n’est qu’à 32 3/7 semaines de grossesse !!! On lui explique aussi qu’elle ne retournerait pas à la maison avant de m’avoir dans les bras. Ça veut dire quoi ça ? Un jour, une semaine, un mois ??? Personne ne peut le dire. La seule chose que nous savons c’est que mon papa est en Floride et que ma maman, autant que moi souhaitons l’avoir à nos côtés. Que faire maintenant ? Grand-maman prend le contrôle de la situation. Elle appelle mon parrain François et lui explique ce qui ce passe. Elle lui explique aussi que nous voulons toutes les deux avoir mon papa près de nous.
Le branle bas de combat commence… tout le monde s’affaire à faire revenir mon papa le plus vite possible. Marraine Nancy et parrain François s’occupent d’informer mon papa de la situation et ma grand-maman s’occupe de mettre tout le monde au courant des développements. Car un problème n’arrive jamais seul… je dois être transférée dans un hôpital ou l’on prend en charge les prématurés. Ste Justine ! Mais non, il semble qu’il n’y ait plus de place en néonatalité. Ma maman devra probablement être transférée à Sherbrooke ou à Québec. L’angoisse de la réponse s’installe…
Pendant ce temps mon papa est informé de la situation. Autant ici qu’en Floride on met tout en œuvre pour le rapatrier le plus vite possible. Il est 6h20 du matin et on m’informe que toute la famille est sur internet pour lui trouver un avion. La salle d’observation à l’hôpital Le Gardeur devient pour un moment, un centre de logistique pour se rapatriement tant attendu. Il ne faut pas oublier que c’est défendu les cellulaires dans les hôpitaux donc les appels provenaient de la réception de la maternité. Un gros merci à toute l’équipe pour avoir accepté de nous avoir si bien aider.

07h10 J’apprends avec un immense soulagement qu’il y a une place pour nous à Ste-Justine. Je dois déjà avoir un ange gardien qui veille sur moi…

07h30 Mon papa part de Fort Lauderdale en direction de l’aéroport de Miami. Je suis de plus en plus convaincue que j’ai un ange gardien avec moi pour avoir trouvé un billet d’avion aussi rapidement ;)

07h55 Maman et moi sommes transférées en ambulance à Ste-Justine.

8h40 Mon papa embarque dans l’avion. Celle-ci décollera de Miami à 9h00

8h50 Arrivé à Ste-Justine. Maman est amenée en salle de travail et branchée sous moniteur pour voir les battements de mon petit cœur et voir si elle n’a pas de contraction. Le temps passe …

12h10 Maman reçoit un appel. C’est mon papa !!! Il est arrivé à Montréal et se dirige vers l’hôpital.

12h30 Mes parents sont enfin réunis !!! Je peux maintenant laissé libre cours à la nature…

Vers 13h30 les contractions commencent mais en douceur car ma maman ne sens rien du tout. C’est le moniteur que nous indique que le travail est commencé. Comme je ne suis qu’à 32 semaines on décide de donner un médicament à ma maman pour cesser le travail et ainsi espérer retarder le travail le plus longtemps possible. Ça fonctionne.

15h30 Nous sommes maintenant installés dans une chambre car le travail est arrêté. Ma maman est inquiète car personne ne peut lui dire ce qu’il va se passer maintenant ni combien de temps l’attente va durer. Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Mystère…

22h30 Mort de fatigue mon papa quitte ma maman pour rentrer à la maison et se reposer un peu car la journée a été très longue et riche en émotions. Tout va bien pour ma maman alors pourquoi ne pas en profiter. Il sera de retour près de nous demain matin.

23h20 Les contractions reprennent. Maman est maintenant seule. Les infirmières sont là mais ça ne remplace pas la présence de mon papa. On lui dit que ce n’est que des fausses contractions et on lui donne de la morphine pour soulager sa douleur. Ça soulage énormément …

02h00 Les contractions sont de plus en plus fortes, on la transfère en salle de travail sous moniteur. Les contractions sont irrégulières donc on lui redonne de la morphine croyant que le travail n’est toujours pas commencé.

Ma maman a mal mais elle supporte chaque contractions de son mieux.

04h00 On examine son col, elle est dilatée à 1 cm.

05h00 Ma maman se plaint d’extrêmes douleurs. Les infirmières ne comprennent pas puisque les contractions au moniteur ne démontrent pas de travail actif. On décide tout de même de lui refaire un examen. Elle est maintenant dilatée à 10 cm !!! Le médecin vient lui apprendre qu’elle s’en va directement en salle d’opération pour une césarienne car je suis en siège. Ma maman demande si elle peut appeler mon papa et on lui répond ‘’ oui mais s’il ne répond pas on n’aura pas le temps de faire un 2ième appel ‘’. Ma grand-maman répond, elle lui explique qu’elle doit avoir sa césarienne immédiatement et de venir la rejoindre.

05h10 On lui fait une rachianesthésie et sous l’effet de la morphine elle devient dans un état semi comateux. Elle est consciente de tout mais a peine à exprimer ce qui lui passe par la tête.

Elle demande à une infirmière quand ils lui feront l’incision et on lui répond qu’elle est déjà ouverte. Je suis soulagée car ma maman n’a rien sentie.

05h55 le 4 mai 2009 me voilà. Oui moi, Laurence Gratton, je suis arrivée !!!

06h05 Mon papa et ma grand-maman arrivent à la salle d’opération juste à temps pour me voir sortir pour m’emmener en néonatalité. Mon papa est heureux mais aussi triste de n’avoir pu assisté à lma naissance et aussi inquiet de savoir si je vais bien. Plus tard ma maman lui expliquera que même s’il avait été là à temps il n’aurait pu assister à l’accouchement. Durant les césariennes d’urgences les papas ne sont pas acceptés en salle d’opération malheureusement.

Durant ce temps ma maman est toujours avec les médecins. Elle n’a pas eu la possibilité de me voir. Mes résultats d’apgar n’ont pas été très bons donc on me transfère le plus vite possible en néonatalité. Malgré tout je vais bien, je suis déjà une battante et mon papa n’est pas loin pour me donner sa force et son amour.

Entre temps ma maman fait une hémorragie, elle perd beaucoup de sang. Même si elle est sous morphine et un peu perdue, elle entend tout ce qui se dit autour d’elle. Elle reste forte pour moi, pour mon papa. Elle reste forte car elle ne veut qu’une chose, me voir et me prendre enfin dans ses bras.

La journée passe. Ma maman est dans sa chambre loin de moi puisqu’elle ne peut bouger suite à l’anesthésie et aussi à cause de la sonde qu’ils lui ont installée. Les heures sont longues … chacune de notre côté nous avons hâte de faire connaissance, de nous toucher, de nous reconnaître. Cela faisait 32 semaines que nous vivions une telle proximité que ces heures d’éloignements nous étaient insupportables mais l’heure de notre rencontre approche et c’est ce qui nous permet de tenir le coup.

19h45, Enfin nous sommes réunis après 13h45 d’attente ! Moi, mon papa et ma maman. Elle m’a tout de suite reconnue, elle a tout de suite su que j’étais une partie d’elle. Elle m’a fait la promesse que plus jamais nous ne serions séparés de cette façon et je la crois car déjà, à ce simple regard, j’ai su qu’elle m’aimait plus que tout.

Alors voilà l’histoire de ma naissance. Malgré la rapidité et la gamme d’émotions que nous avons vécu tout c’est bien déroulé et je suis convaincue que tout comme moi, mon papa et ma maman, ne garderont que de bons souvenirs de cette merveilleuse expérience.